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Méconnue, critiquée, mais aussi objet de fascination, la vie des Gitans reste mystérieuse. A quoi ressemble-t'elle réellement ? Exceptionnellement, une communauté de «gens du voyage» a accepté de nous faire partager son quotidien. Milo Delage, le chef du campement, guide une vingtaine de famille. Tous les 15 jours, il doit trouver un nouvel endroit où s'installer. Il sait que personne ne veut de lui. Alors, quand il ne peut pas négocier de places pour son groupe, il passe en force. Il s'impose avec sa cinquantaine de véhicules. Et il défend ses positions lorsque les municipalités de plus de 5000 habitants, au mépris de la loi, ne prévoient pas d'aire d'accueil pour les gens du voyage. Mais ce mode de vie souvent conflictuel et précaire pèse sur les familles. Scolariser les enfants dans une nouvelle école tous les mois, mentir sur ses origines pour éviter d'être dénigrés, vivre sous la surveillance de la police : même au sein de son groupe, certains s'épuisent. Ainsi, contrairement aux idées reçues, les Gitans voyagent de moins en moins. Sur les 300.000 recensés par le ministère de l'Intérieur, à peine 60.000 sont encore itinérants. Ce sont les derniers voyageurs. Dans quelques années, ils pourraient avoir disparu. Milo, lui, résistera toujours aux sirènes du confort sédentaire. Arrêter de voyager, ce serait perdre plus qu'un mode de vie : ce serait la fin de l'identité gitane