Cinq personnes, dont deux médecins, sont poursuivies aux États-Unis dans le cadre de l'enquête sur la mort de Matthew Perry, a annoncé jeudi le procureur fédéral chargé de l'affaire. Les investigations ont mis au jour un vaste réseau criminel qui aurait exploité la vulnérabilité de l'acteur de Friends, en lutte contre une addiction aux médicaments et à l'alcool.
Chandler Bing, l'emblématique personnage de Friends, cachait une réalité bien plus sombre. La mort de son interprète Matthew Perry, survenue des suites d'une overdose de kétamine, a plongé ses fans dans le deuil et a mis en lumière les ravages de l'addiction.
Récemment, nous apprenions que cinq personnes, dont deux médecins, sont désormais accusées d'avoir profité de la vulnérabilité de l'acteur pour lui fournir de la drogue. Un procès est en cours et il promet de révéler les coulisses de cette affaire sordide et de relancer le débat sur les responsabilités en matière d'addiction.
Les masques tombent concernant la mort de l'acteur de Friends
« Ces individus ont exploité l'addiction de Matthew Perry pour s'enrichir », a déclaré jeudi Martin Estrada, procureur du district central de Californie, concernant les cinq personnes inculpées à ce jour dans l'affaire de l'acteur décédé le 28 octobre dernier.
Selon l'autopsie, la mort de Matthew Perry a été causée par les « effets aigus de la kétamine », une drogue contrôlée que l'acteur, toxicomane en rémission, consommait dans le cadre d'une thérapie supervisée. Le procureur a souligné que ces personnes « étaient davantage motivées par le profit que par le bien-être de M. Perry ». Elles sont notamment accusées de conspiration en vue de distribuer de la kétamine. Une distribution qui a entraîné la mort et la falsification de documents dans le cadre d'une enquête fédérale.
Parmi les accusés figurent Jasveen Sangha, surnommée la « reine de la kétamine », et le Dr Salvador Plasencia, tous deux arrêtés jeudi, ainsi que trois autres personnes inculpées jusqu'à présent, dont un autre médecin et l'assistant personnel de l'acteur.
Qui est en réalité la reine de la kétamine ?
Selon l'acte d'accusation rendu public jeudi, Jasveen Sangha, 41 ans, résidait à North Hollywood, un quartier de la vallée de San Fernando à Los Angeles. Lors d'une perquisition à son domicile, menée après des mois d'enquête, la police a découvert une « cachette » remplie de kétamine et d'autres substances.
Selon l'enquête, Sangha, qui « ne traitait qu'avec des personnes riches et célèbres » et exerçait son activité depuis au moins juin 2019, est maintenant la principale accusée dans cette affaire. Elle est accusée d'avoir vendu 50 flacons de kétamine à Perry, pour une valeur pouvant atteindre 11 000 dollars.
Des professionnels de santé impliqués dans la mort de Matthew Perry
Selon les autorités, la dépendance de Matthew Perry à la kétamine l'a conduit à chercher la substance auprès de divers fournisseurs, y compris des professionnels de la santé comme Salvador Plasencia, surnommé « Dr P », un médecin urgentiste impliqué dans l'affaire. Plasencia aurait obtenu de la kétamine pour Perry, bien conscient de son passé de toxicomane.
L'acte d'accusation, déposé mercredi 14 août devant un tribunal fédéral, révèle que Plasencia, en collaboration avec Mark Chavez, un autre médecin décrit comme un « co-conspirateur », a vendu la drogue à Perry.
L'entourage de Matthew Perry aurait contribué à sa fin tragique
En plus des deux médecins, Kenneth Iwamasa, l'assistant personnel de Matthew Perry, est également inculpé. Âgé de 59 ans et ayant travaillé pour Perry pendant 25 ans, Iwamasa aurait administré 27 doses de kétamine à Perry en cinq jours, dont les trois dernières le 28 octobre, malgré son absence de formation médicale. Il a plaidé coupable de conspiration. Eric Fleming, fournisseur de kétamine via Jasveen Sangha, a également plaidé coupable.
Après la mort de Perry, Sangha aurait demandé à Fleming de supprimer des messages sur l'application Signal, entraînant des accusations d'entrave à une enquête fédérale. Si elle est reconnue coupable, Sangha risque une peine de 10 ans à la perpétuité. Le Dr Salvador Plasencia risque jusqu'à 10 ans par accusation de kétamine et jusqu'à 20 ans pour falsification de dossiers. Kenneth Iwamasa pourrait être condamné à 15 ans de prison, tandis que le Dr Mark Chavez, qui comparaîtra le 30 août, risque jusqu'à 10 ans de détention fédérale.